
Pie Tshibanda
En effet, le personnage principal, Masikini, persécuté en tant que kasaïen en RD Congo, atterrit en Belgique comme demandeur d’asile. Seul, en Occident et devant affronter une administration aux méthodes discutables, Masikini essaie tant bien que mal de s’insérer dans cette société incarnée par un petit village wallon[3]. Il s’agit-là de la trame de fond de l’ouvrage de Pie Tshibanda qui présente un certain intérêt pour toute personne (Noire et Blanche) sensible à la cause des exclus en général et, particulièrement à celle des Africains qui végètent en Europe. Deux raisons me permettent d’aller dans ce sens.
Tout d’abord, cette œuvre qui constitue une vue prise à partir d’un point spécifiquement africain, interroge les rapports du Belge au Congolais, non dans un cadre colonial mais contemporain; et ce par l’entremise de la problématique des demandeurs d’asile. La méthode de Pie Tshibanda[4] s’emploie à suivre la voie de la simplicité (non du simplisme) tant dans la narration de son récit que dans son traitement linguistique (syntaxe, lexique etc.), ce qui ouvre son discours à un public universel.
Ensuite, l’on notera l’aspect très pédagogique qui découle de cette simplicité mêlée à une teinte d’humour. De l’humour pour dire les inégalités dont sont victimes certaines populations, tout en veillant à dévoiler les phénomènes qui produisent cette injustice. C’est la juste combinaison de ces deux facteurs -simplicité et universalisation d’un problème particulier transcendé : le rapport à l’Autre- qui fait l’intérêt de cet ouvrage…
Avec ce livre et son spectacle (qui porte le même nom), l’auteur congolais apporte sans doute une contribution non négligeable à la sensibilisation de la population belge à la cause des Congolais en Belgique particulièrement et des Africains et autres exclus généralement dans le cadre de la politique de l’immigration. Son succès populaire est certes incontestable comme en témoignent ses nombreux passages médiatiques, les ventes de son ouvrage, ainsi que le nombre impressionnant de ses représentations à l’heure actuelle. Pie Tshibanda a réussi à sa manière à tenir au peuple belge et à ses autorités des propos parfois difficilement acceptables. L’intelligence de cet auteur résiderait dans la compréhension du point de vue belge qu’il s’essaie à articuler avec le point de vue congolais. En somme, une sorte de compromis apparaît qui cadre bien avec une certaine culture en Belgique. Mais n’est-ce pas la difficulté majeure de Tshibanda, car en choisissant la voie du compromis ne s’approche-t-il pas d’une probable compromission ? La question reste ouverte… Sa démarche a le mérite d’exister et de porter à la connaissance de tous un point de vue souvent marginalisé, voire inexistant dans l’espace public pour des raisons qui tiennent plus de l’ignorance que du désintérêt.
Tout d’abord, cette œuvre qui constitue une vue prise à partir d’un point spécifiquement africain, interroge les rapports du Belge au Congolais, non dans un cadre colonial mais contemporain; et ce par l’entremise de la problématique des demandeurs d’asile. La méthode de Pie Tshibanda[4] s’emploie à suivre la voie de la simplicité (non du simplisme) tant dans la narration de son récit que dans son traitement linguistique (syntaxe, lexique etc.), ce qui ouvre son discours à un public universel.
Ensuite, l’on notera l’aspect très pédagogique qui découle de cette simplicité mêlée à une teinte d’humour. De l’humour pour dire les inégalités dont sont victimes certaines populations, tout en veillant à dévoiler les phénomènes qui produisent cette injustice. C’est la juste combinaison de ces deux facteurs -simplicité et universalisation d’un problème particulier transcendé : le rapport à l’Autre- qui fait l’intérêt de cet ouvrage…
Avec ce livre et son spectacle (qui porte le même nom), l’auteur congolais apporte sans doute une contribution non négligeable à la sensibilisation de la population belge à la cause des Congolais en Belgique particulièrement et des Africains et autres exclus généralement dans le cadre de la politique de l’immigration. Son succès populaire est certes incontestable comme en témoignent ses nombreux passages médiatiques, les ventes de son ouvrage, ainsi que le nombre impressionnant de ses représentations à l’heure actuelle. Pie Tshibanda a réussi à sa manière à tenir au peuple belge et à ses autorités des propos parfois difficilement acceptables. L’intelligence de cet auteur résiderait dans la compréhension du point de vue belge qu’il s’essaie à articuler avec le point de vue congolais. En somme, une sorte de compromis apparaît qui cadre bien avec une certaine culture en Belgique. Mais n’est-ce pas la difficulté majeure de Tshibanda, car en choisissant la voie du compromis ne s’approche-t-il pas d’une probable compromission ? La question reste ouverte… Sa démarche a le mérite d’exister et de porter à la connaissance de tous un point de vue souvent marginalisé, voire inexistant dans l’espace public pour des raisons qui tiennent plus de l’ignorance que du désintérêt.