
Prince
Ce qui est pour le moins paradoxal pour parler de l’artiste sans doute le plus prolixe de la planète funk : son précédent enregistrement, le purement instrumental et non moins expérimental « N.E.W.S.» était sorti à l’automne 2003. Celui-ci faisait lui-même suite à un triple live paru en décembre 2002. Il faut dire que Prince assure désormais lui-même la distribution de ses disques (remarquables pour la plupart), avec pour corollaire une distribution que l’on peut qualifier de « confidentielle » sur son site internet, principalement, mais aussi naturellement de façon plus ponctuelle….chez tous les bons disquaires. Dans le cadre de cette nouvelle stratégie progressivement mise en place il y a une petite dizaine d’années pour s’assurer d’une totale liberté de création, « Musicology » nous est annoncé avec un brin de cynisme comme un disque « commercial », avec toute l’artillerie rattachée à ce mot : distribution massive et promotion à l’avenant. Et il faut bien reconnaître que pour le coup, on n’est pas déçu : comme à son habitude, Prince produit, arrange et compose sa musique (« all instruments and voices by Prince ») à sa manière toujours aussi magistrale…et calculée, avec le concours parcellaire de ses collaborateurs attitrés. C’est ainsi que l’on retrouve entre autres sur certains morceaux Rhonda SMITH à la basse et John BLACKWELL toujours aussi précis à la batterie. Candy DULFER alterne avec Maceo PARKER, caution funk et invité régulier, au saxophone alto. Renato NETO se voit confier les claviers (piano & Fender Rhodes) et le fidèle Clare FISHER les arrangements pour cordes de certains morceaux. Délibérément accrocheur, le résultat se veut cependant sans compromis.
Très funk, très rock : la formule princière est ici dosée de main de maître, avec ce qu’il faut de hits groovy (« Musicology », « Illusion,Coma,Pimp & Circumstances »),d’hymnes pourpres façon «Purple Rain »(« Call My name », « the Marrying Kind»), de singles pop(« A Million Days », « Cinnamon Girl », « Reflection») et de ballades R’n’B (« What Do you Want Me to Do », «On The Couch »). Un sans faute qui se paie même le luxe, l’air de rien d’une merveilleuse protest song désenchantée aux relents soul-blues (« Dear Mr.Man ») : avec cet album - kaléidoscope sans le moindre faux-pas, Prince, en musicien exigeant et sûr de ses moyens, évite une fois de plus le piège du consensus mièvre ourdi par la variété noire américaine récente, pour ce qui reste son disque le plus « grand public » depuis plus de dix ans. Prince of pop ?
[afrikara.com]URL:http://www.afrikara.com
Très funk, très rock : la formule princière est ici dosée de main de maître, avec ce qu’il faut de hits groovy (« Musicology », « Illusion,Coma,Pimp & Circumstances »),d’hymnes pourpres façon «Purple Rain »(« Call My name », « the Marrying Kind»), de singles pop(« A Million Days », « Cinnamon Girl », « Reflection») et de ballades R’n’B (« What Do you Want Me to Do », «On The Couch »). Un sans faute qui se paie même le luxe, l’air de rien d’une merveilleuse protest song désenchantée aux relents soul-blues (« Dear Mr.Man ») : avec cet album - kaléidoscope sans le moindre faux-pas, Prince, en musicien exigeant et sûr de ses moyens, évite une fois de plus le piège du consensus mièvre ourdi par la variété noire américaine récente, pour ce qui reste son disque le plus « grand public » depuis plus de dix ans. Prince of pop ?
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