
Carlinhos Brown
Antonio Carlos Santos Freita, alias Carlinhos Brown pour l’admiration qu’il vouait à God father James Brown est sans conteste le chef de file de la nouvelle vague musicale de Bahia au Brésil. Compositeur leader confirmé et star brésilienne pleine, ambassadeur du son actuel, il écrit pour les interprètes les plus en vue de son pays -Sergio Mendes, Sepultura, Marisa Monte..- avec un succès qui ne se dément guère.
Le percussionniste et génial compositeur a décidé de passer à un registre autre, celui d’interprète, il a créé un groupe de 120 percussionnistes à vocation sociale, Timbalada. Au passage il rénove et réinvente une percussion ancienne datant de l’esclavage et tombée un peu en désuétude, le Timbau, associé à une image négative ou recluse du candomblé -vaudou brésilien. Cette réconciliation du peuple avec son passé, son sacré et donc son avenir est soutenue par un projet social autour du groupe de percussionnistes. Pas mal, mieux…
Sa conception et sa pratique artistiques sont dignes de mention et même d’un coup de chapeau appuyé. Aux antipodes de l’acception populo-festive pilotée exclusivement par le hit parade des ventes et les compromissions pour arriver à la gloire coûte que vaille, Carlinhos Brown voit dans la musique un moment créateur de vie faisant intervenir Dieu lui-même depuis l’origine du monde. Chez lui on reçoit la musique de Dieu et on la diffuse avec générosité.
La musique est une nécessité vitale pour l’humain, indispensable à la vie donc d’essence divine, elle se sert de l’homme comme intermédiaire des œuvres de Dieu. Le musicien devient un véhicule, un courtier de l’existence, un récepteur qui redispatche la parole aînée .
Dans ce monde étonnamment (?) africain, la percussion tient le rôle d’ancêtre, c’est le premier langage, le verbe, précédant dans l’arrivée au monde les guitares, ou contrebasses. Carlinhos Brown pense que de la même façon qu’on se sert d’ordinateurs pour étudier les hiéroglyphes, on devrait étudier scientifiquement les rythmes donnés par les tambours. Riches de paroles, ils consigneraient toute l’histoire du monde, telles des puces informatiques… L’histoire du monde stockée, gravée, écrite dans les tambours, anodins, banals, pauvres instruments du pauvre, il fallait oser y penser !
Heureusement qu’à l’instar de Carlinhos Brown il reste des atypiques et originaux qui insinuent le doutent créateur dans la marche tranquille du bizness musical, ils ouvrent les portes pour entrevoir dans les arts, l’esthétique, la musique, un horizon autre, de mieux-être social, de paix intérieure, de sacré.
Le tout en percussion, car Carlinhos Brown en interprète ça donne un mélange percu afro-brésiliennes et son reggae, guitares rock et cuivres funk, un rendu très énergique.
Tiré de l’entretien accordé à Batteur-Magazine, septembre 1999
Album : Carlinhos Brown, Omelete Man (Delabel/EMI)
Le percussionniste et génial compositeur a décidé de passer à un registre autre, celui d’interprète, il a créé un groupe de 120 percussionnistes à vocation sociale, Timbalada. Au passage il rénove et réinvente une percussion ancienne datant de l’esclavage et tombée un peu en désuétude, le Timbau, associé à une image négative ou recluse du candomblé -vaudou brésilien. Cette réconciliation du peuple avec son passé, son sacré et donc son avenir est soutenue par un projet social autour du groupe de percussionnistes. Pas mal, mieux…
Sa conception et sa pratique artistiques sont dignes de mention et même d’un coup de chapeau appuyé. Aux antipodes de l’acception populo-festive pilotée exclusivement par le hit parade des ventes et les compromissions pour arriver à la gloire coûte que vaille, Carlinhos Brown voit dans la musique un moment créateur de vie faisant intervenir Dieu lui-même depuis l’origine du monde. Chez lui on reçoit la musique de Dieu et on la diffuse avec générosité.
La musique est une nécessité vitale pour l’humain, indispensable à la vie donc d’essence divine, elle se sert de l’homme comme intermédiaire des œuvres de Dieu. Le musicien devient un véhicule, un courtier de l’existence, un récepteur qui redispatche la parole aînée .
Dans ce monde étonnamment (?) africain, la percussion tient le rôle d’ancêtre, c’est le premier langage, le verbe, précédant dans l’arrivée au monde les guitares, ou contrebasses. Carlinhos Brown pense que de la même façon qu’on se sert d’ordinateurs pour étudier les hiéroglyphes, on devrait étudier scientifiquement les rythmes donnés par les tambours. Riches de paroles, ils consigneraient toute l’histoire du monde, telles des puces informatiques… L’histoire du monde stockée, gravée, écrite dans les tambours, anodins, banals, pauvres instruments du pauvre, il fallait oser y penser !
Heureusement qu’à l’instar de Carlinhos Brown il reste des atypiques et originaux qui insinuent le doutent créateur dans la marche tranquille du bizness musical, ils ouvrent les portes pour entrevoir dans les arts, l’esthétique, la musique, un horizon autre, de mieux-être social, de paix intérieure, de sacré.
Le tout en percussion, car Carlinhos Brown en interprète ça donne un mélange percu afro-brésiliennes et son reggae, guitares rock et cuivres funk, un rendu très énergique.
Tiré de l’entretien accordé à Batteur-Magazine, septembre 1999
Album : Carlinhos Brown, Omelete Man (Delabel/EMI)