À LA UNE
Henri Lopes
« Il faut labourer les eaux tumultueuses de l'Afrique »
Puisant à la source d'un vécu peu commun, l'écrivain Henri Lopes s'est livré sur plusieurs sujets d'identité, politique, littéraire et culturelle.

Incontournable des lettres africaines, entré en littérature avec Tribaliques, Grand Prix littéraire d'Afrique noire en 1972, installé par son incontournable et magistral roman Le Pleurer-Rire (Présence africaine, 1982), auteur dont il faut lire aussi bien Une enfant de Poto-Poto que Le Méridionnal publié chez Gallimard, Continents noirs, Henri Lopes, qui est né en 1937 à Léopoldville, a grandi à Brazzaville. Celui qui fut, pour le Congo, Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et ambassadeur à l'Unesco, a quitté ses fonctions politiques pour élire « domicile dans la contrée paradisiaque » de l'écriture à plein temps.
En attendant son prochain roman, et dans la foulée de son autobiographie Il est déjà demain (JC Lattès, 2018), Henri Lopes revient dans cet entretien sur quarante ans d'indépendance : de Gaulle et Brazzaville, la colonisation, le racisme, l'universalisme, se montrant sur ce dernier sujet présent là où on ne l'attend pas forcément, et inversement sur d'autres. En réflexions sur le passé, regards sur le présent et le futur, de quoi conclure une année anniversaire des indépendances africaines dont l'écrivain, le politique et l'homme tout court demeurent un témoin essentiel.
En attendant son prochain roman, et dans la foulée de son autobiographie Il est déjà demain (JC Lattès, 2018), Henri Lopes revient dans cet entretien sur quarante ans d'indépendance : de Gaulle et Brazzaville, la colonisation, le racisme, l'universalisme, se montrant sur ce dernier sujet présent là où on ne l'attend pas forcément, et inversement sur d'autres. En réflexions sur le passé, regards sur le présent et le futur, de quoi conclure une année anniversaire des indépendances africaines dont l'écrivain, le politique et l'homme tout court demeurent un témoin essentiel.
Valérie Marin La Meslée et Malick Diawara
07/01/2021
INSIDE
À LA UNE
Covid-19 : l'art contemporain africain ne veut pas se laisser faire
Particulièrement impactés par la crise sanitaire, les galeristes et les responsables de foires ont décidé de construire une présence différente.

La pandémie de Covid-19 continue de frapper et se prolonge. Les acteurs de l'art contemporain africain tentent de résister. Mieux, certains ont décidé de se projeter vers l'avenir, même incertain, et investissent. Ils veulent y croire et n'hésitent pas à poursuivre leur projet. « Novembre n'a pas été facile », reconnaît Florian Azzopardi, qui a lancé en 2018 la galerie Afikaris. « Malgré tout, nous avons décidé d'investir, pour donner un lieu plus important avec plus de visibilité. » Début janvier, si tout va bien, il pourra inaugurer ce nouvel espace au cœur de Paris. Initialement uniquement sur Internet, la galerie Afikaris avait pris vie aussi dans l'appartement personnel de Florian Azzopardi qui organisait des vernissages et des accrochages d'œuvres d'artistes. Se lancer dès 2021 en ouvrant une galerie physique, « c'est un risque bien sûr, admet-il. Mais nous souhaitons maintenir la bonne dynamique que nous avions, donner plus de visibilité et surtout permettre aux artistes de s'exprimer. Nous sommes assez optimistes et prêts à repartir ».
Sylvie Rantrua
05/01/2021
À LA UNE
Sammy Baloji
Cuivre hurlant
Dans le cadre de la saison « Africa 2020 », l’artiste congolais expose deux immenses sculptures devant le Grand Palais, à Paris, explorant les angles morts de la colonisation.

Sammy Baloji se serait volontiers soustrait à l’exercice biographique. « Ma vie n’est pas excitante », esquive l’artiste congolais (RDC), 41 ans, sur la terrasse d’une grande brasserie parisienne où il roule sa cigarette, une semaine avant le nouveau confinement. On insiste : ce n’est quand même pas banal d’avoir exposé, à moins de 40 ans, dans deux grands raouts de l’art contemporain, la Biennale de Venise en 2015 et la Documenta de Cassel en 2017. « Disons que Venise et la Documenta étaient des défis qui ont marqué mon passage de la photographie vers l’installation », répond-il, aussi cool qu’imperturbable.
Branchez-le toutefois sur « son » Grand Palais et là, il devient intarissable. Invité par le président de l’institution parisienne, Chris Dercon, dans le cadre de la saison « Africa 2020 », Sammy Baloji a installé deux immenses sculptures. Ses instruments de musique en cuivre scarifié trônent sur des socles vides jusqu’alors, de part et d’autre de l’escalier extérieur d’un bâtiment tout sauf neutre. Erigée en 1900, l’imposante architecture a servi d’écrin à l’Exposition universelle, vitrine d’un progrès industriel dont la colonisation fut le moteur. Le mastodonte avait tellement fasciné le roi belge Léopold II qu’il engagea son architecte en chef, Charles Girault, pour construire à Tervuren, à une dizaine de kilomètres de Bruxelles, le Musée royal de l’Afrique centrale.
Branchez-le toutefois sur « son » Grand Palais et là, il devient intarissable. Invité par le président de l’institution parisienne, Chris Dercon, dans le cadre de la saison « Africa 2020 », Sammy Baloji a installé deux immenses sculptures. Ses instruments de musique en cuivre scarifié trônent sur des socles vides jusqu’alors, de part et d’autre de l’escalier extérieur d’un bâtiment tout sauf neutre. Erigée en 1900, l’imposante architecture a servi d’écrin à l’Exposition universelle, vitrine d’un progrès industriel dont la colonisation fut le moteur. Le mastodonte avait tellement fasciné le roi belge Léopold II qu’il engagea son architecte en chef, Charles Girault, pour construire à Tervuren, à une dizaine de kilomètres de Bruxelles, le Musée royal de l’Afrique centrale.
Roxana Azimi
18/11/2020
INSIDE
Afropunk célèbre la créativité des cultures afro
La dernière édition parisienne du festival underground américain a révélé toute l'étendue des cultures afro-descendantes.

Né à Brooklyn en 2005, le festival alternatif Afropunk a essaimé aux quatre coins du monde, d'Atlanta à Londres, de Paris à Johannesburg en l'espace de treize ans. Présent pour la quatrième fois dans la capitale le week-end dernier, l'événement célèbre l'affirmation des cultures noires décomplexées et dénonce toutes formes de discriminations raciales, physiques ou sexuelles. « Ce mouvement traduit la volonté de dire que les Noirs ne sont pas associés à un type de musique en particulier », précise l'essayiste et documentariste Rokhaya Diallo qui a animé une des deux journées. « C'est une manifestation extrêmement bienveillante qui prône une forme de liberté que l'on croise dans le public », poursuit-elle. « J'adore m'apercevoir que le spectacle est autant parmi les festivaliers que sur scène, dans les looks des gens se dégagent quelque chose de spectaculaire. » Ouvert absolument à tout le monde, le succès de la formule repose sur un savant mélange d'une programmation musicale éclectique mêlée à la mode, l'art et la ripaille avec une vingtaine de food trucks. Preuve du succès, la manifestation a déménagé du Trianon à La Villette l'année dernière et affichait complet pour cette édition avec 8 000 personnes aux styles vestimentaires pointus. Poids plume à côté du mastodonte new-yorkais et de ses 90 000 spectateurs, la déclinaison française attire déjà les voisins, du Benelux à la Grande-Bretagne, puisque près de 40 % du public est étranger.
ROGER MAVEAU
28/11/2018
© Basango 2003-2021/ Tous droits réservés - ISSN 2312-1122
Pointe-Noire / Congo
Est-il nécéssaire d'en dire plus!
Pointe-Noire / Congo
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